CHEVROLET TRAX 2RS 2024 : êTES-VOUS PRêT à FAIRE UN COMPROMIS?

Le Chevrolet Trax revient pour 2024, après 1 an d’absence. Cette nouvelle mouture est bizarrement plus grosse que le Trailblazer, un autre VUS sous-compact de la gamme Chevrolet placé plus haut dans la gamme. Le but premier du Trax est d’être un modèle d’entrée de gamme, c’est pourquoi il est vendu à un prix plus bas que le Trailblazer et n’est offert qu’avec un rouage à traction. Il agit, en quelque sorte, comme successeur de la défunte Chevrolet Cruze, 5 ans après sa disparition.

Peu importe les décisions douteuses prises par GM, une question demeure : agit-il réellement comme modèle d’entrée de gamme?

Une récupération de composants

Ce n’est une surprise pour personne que le Chevrolet Trax reprenne des éléments connus chez d’autres modèles de la marque. L’architecture et la motorisation sont, en grande partie, dérivées de ceux qu’on retrouve du côté du Trailblazer.

Mais la configuration est différente. Le Trax est plus large, plus long, mais aussi plus bas que le Trailblazer. À ses côtés, on a l’impression d’avoir affaire à une petite voiture à hayon qui aurait été surélevée et affublée de gigantesques roues, deux éléments qui attirent généralement la clientèle.

Sur le plan du style, c’est complètement réussi en ce qui me concerne. Les divers accents placés à l’avant et à l’arrière, en plus des nombreuses options qui permettent de personnaliser le style, permettent au Trax de se démarquer. Ses roues de 19 pouces meublent très bien les puits de roue également. Sachez cependant que si vous optez pour une version moins équipée, comme la version LS, le style est moins convaincant… mais le prix sera moins dur sur votre portefeuille.

Parce que oui, les prix peuvent être intéressants. La déclinaison LS de base est vendue à moins de 25 000 $, tandis que la déclinaison 2RS essayée, équipée de quelques options, montait à 32 260 $. Ce sont des prix intéressants, considérant ses caractéristiques, mais également son niveau d’équipement très bon.

La techno mise de l’avant

C’est un peu la même chose à bord du véhicule. Il y a une multitude de textures, des lignes recherchées et des écrans de bonne dimension, de telle sorte qu’on n’a pas l’impression, du moins de prime abord, d’être à l’entrée de la gamme.

Sur la version 2RS essayée, des accents rouges parsèment le tableau de bord. Ça ajoute un peu de vie à un habitacle autrement entièrement vêtu de noir. D’autres versions proposent des agencements exclusifs, comme la version Activ qui utilise plutôt des accents jaunâtres, ou la version 1RS qui a des accents rouge et gris. À l’image de la présentation extérieure, il y a du choix pour l’habitacle.

Ici, l’instrumentation est composée d’un écran de 8 pouces placé devant le conducteur, et le système d’infodivertissement est d’une taille de 11 pouces, avec la nouvelle interface de Chevrolet. Dans les versions moins équipées, les occupants devront se contenter d’un écran de 3,5 pouces accompagné de 2 cadrans analogiques à l’instrumentation et d’un écran de 8 pouces au centre, ce qui m’apparait acceptable compte tenu de la nature du produit.

Pour le modèle 2RS, l’interface des deux écrans est claire, facile à consulter, mais son fonctionnement est plutôt récalcitrant. Il y a des délais de réaction, à un point tel qu’il ne faut pas aller trop rapidement pour laisser le temps au système d’encaisser nos impulsions. Même l’affichage du compte-tour, par exemple, manque de fluidité. Par chance, l’utilisation d’Apple CarPlay et d’Android Auto améliore le fonctionnement du système.

Le reste de l’habitacle est bien conçu. Les commandes de climatisation sont simples à comprendre et à utiliser et le volant est muni de boutons simples (pour toutes les versions). Il y a quelques solutions de rangement à l’avant, mais c’est principalement l’espace à l’arrière qui étonne. Le pavillon de toit est assez haut, ce qui dégage un bon espace pour la tête. De plus, l’espace pour les jambes est très bon. C’est la même chose pour l’espace de chargement d’un volume de 725 litres, qui peut s’agrandir à 1532 litres avec la banquette arrière rabattue. C’est donc un véhicule franchement spacieux, dont le coffre est accessible par un hayon de grande dimension, à commande manuelle.

Il est cependant certain que la richesse de la finition n’est pas sa plus grande force. Les plastiques sont, pour la plupart, rigides, mais ils sont néanmoins bien assemblés. C’est ce qui compte dans un tel produit, et il faut bien pardonner la qualité des matériaux, compte tenu de la nature économique du produit.

3-cylindres, pour la gloire!

Une seule offre mécanique est disponible avec le Chevrolet Trax 2024 : un moteur 3-cylindres turbocompressé d’une cylindrée de 1,2 litre, dont la puissance de 137 chevaux est accompagnée par le couple de 162 livres-pieds, présent à bas régime.

C’est d’ailleurs ce qui sauve la face de ce petit moteur. On sent qu’il est bien capable de déplacer la masse du véhicule avec une certaine conviction. La réactivité de la mécanique est bonne aussi, n’étant pas aux prises avec des délais déraisonnables de turbocompression. En circulation urbaine, ou même sur la route, ce moteur livre une puissance qui se marie bien avec la vocation du véhicule.

J’aime moins, en revanche, la rugosité de ce moteur. On sent parfois des secousses dans la carrosserie, sans parler de sa sonorité plutôt décourageante, qui traverse trop facilement dans l’habitacle. De plus, l’automatique à seulement 6 rapports exploite plutôt mal la puissance disponible, ce qui occasionne une livraison de puissance non linéaire. Et si vous enfoncez l’accélérateur, un important effet de couple se manifestera dans la direction, signe que l’équilibre des masses et la configuration mécanique manquent de raffinement.

Hélas, la consommation de carburant obtenue au cours d’une semaine d’essai en février ne saurait apaiser ces critiques. J’ai obtenu 7,6 litres/100 kilomètres, ce qui n’est pas mauvais en soi, mais certainement pas meilleur qu’une bonne motorisation à 4-cylindres atmosphérique plus douce et moins complexe, accouplée à une boite automatique à variation continue.

Même si les roues de 19 pouces confèrent au Trax 2RS une apparence d’enfer, elles ont le défaut de nuire au confort, d’autant plus que la suspension est ferme. Je suppose que les roues de 17 ou 18 pouces des autres versions pardonnent plus à ce chapitre et seront mieux adaptées à la vocation du véhicule, dont les pneus coûteront moins cher à remplacer. Malgré tout, la tenue de route est bonne et la direction est précise.

L’heure des choix

Pour le Chevrolet Trax, l’accent est mis sur le style et la fonctionnalité, deux critères auxquels les consommateurs accordent maintenant plus d’importance qu’au fonctionnement de la mécanique. Et c’est d’ailleurs pour le style et la polyvalence qu’on va acheter un Trax, puisque son rendement mécanique m’a laissé sur mon appétit.

Il faut se rappeler que, pour le même prix, il est possible d’acheter une voiture compacte comme une Mazda3 Sport ou une Toyota Corolla hybride. C’est certain que la position assise n’est pas la même, et que la polyvalence est inférieure, mais la qualité de la mécanique est grandement supérieure, tout comme le comportement routier. Il y a donc un compromis à effectuer quand on recherche un véhicule à ces prix.

Compte tenu de la nouveauté du produit, et de l’historique de GM en matière de fiabilité pour ses nouveaux modèles, nous vous recommandons d’attendre avant d’acheter ce véhicule.

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