LA STO RECOMMANDE à LA VILLE DE TAXER DAVANTAGE LES AUTOMOBILISTES GATINOIS

Les automobilistes de Gatineau pourraient devoir puiser plus profondément dans leurs poches afin de financer le transport en commun lorsque viendra le temps de payer leur immatriculation l’an prochain.

Le conseil d’administration de la Société de transport de l’Outaouais (STO) recommande à la Ville de Gatineau d’imposer une nouvelle contribution de 90 $ pour chaque véhicule immatriculé au Québec dans la ville dès janvier 2025. Il s’attend à récolter 15 millions supplémentaires qui seront injectés directement dans l’amélioration de l’offre de service de transport en commun.

Le réseau en Outaouais n’est pas à la hauteur en ce moment, a reconnu le vice-président Edmond Leclerc. La STO veut augmenter la fréquence de certains de ses trajets.

Ce qu’on propose, c’est ambitieux. Nous en sommes conscients. Nous visons un réseau aux 15 minutes dans les corridors à haut débit, a indiqué M. Leclerc

En transport en commun, on sait que c’est l’offre qui va stimuler la demande. En ce moment, nous ne pouvons pas dire que nous avons une offre qui permet de délaisser la deuxième voiture.

Nouveaux pouvoirs accordés par Québec

Les villes du Québec ont le pouvoir depuis le début de l’année de percevoir une taxe additionnelle sur les immatriculations dans le but de mieux financer le transport en commun. Cette contribution s'ajoute au montant de 30 $ déjà perçu annuellement par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) depuis 1992.

Gatineau avait déjà mandaté ses fonctionnaires, le mois dernier, d’entamer des discussions avec la SAAQ. La mairesse de l’époque, France Bélisle, ignorait alors l’ampleur que pourrait prendre cette taxe dans la municipalité.

Mme Bélisle prévoyait toutefois que la discussion à venir à ce sujet serait passionnante.

De son côté, Edmond Leclerc a bien hâte de voir la réaction des élus face à la demande de la STO. Il siège lui-aussi au conseil municipal en tant que représentant du district de Buckingham.

Visiblement, on n'a pas 1000 solutions pour le financement. Si on ne le met pas sur la taxe foncière, il faut le mettre sur la taxe sur l'immatriculation parce qu'on n’aura pas d'argent qui va tomber de Québec ou d'Ottawa pour financer la bonification du service, ni même pour compenser pour le déficit structurel de la STO.

La STO recommande aussi que le montant de 90 $ soit indexé. Elle se dit incapable de comparer avec les sommes demandées ailleurs au Québec puisque plusieurs municipalités n’ont toujours pas tranché à ce sujet.

Les villes de Québec et Lévis étudient encore la question.

Une contribution de 59 $ est déjà imposée à Montréal, qui était, jusqu'à cette année, l’unique municipalité au Québec à détenir un pouvoir de taxation en la matière.

« J'y adhère, mais est-ce le bon montant? »

En entrevue à Radio-Canada, le maire de Gatineau, Daniel Champagne, a admis qu'il trouvait la mesure intéressante et qu'il y adhère pleinement et entièrement. Cependant, il n'est pas certain si 90 $ est le bon montant à choisir.

J'ai hâte d'entendre le conseil municipal là-dessus. Selon moi, il faut continuer de mettre en place tous les outils pour bonifier l'offre de services. On est quand même la quatrième plus grande ville au Québec, a dit celui qui a pris la place de France Bélisle et qui cédera son poste à la personne qui sera élue le 9 juin.

En ce qui a trait aux propos d'Edmond Leclerc sur le test, Daniel Champagne a juré que le conseil municipal de Gatineau est sérieux dans sa volonté de mettre en œuvre le plan climat et de lutter contre les changements climatiques.

M. Leclerc a raison. Moi, je pense qu'il y aura une unanimité, ou à tout le moins un consensus, afin de mettre en place des mesures d'écofiscalité pour répondre aux objectifs donnés dans notre plan climat.

Des pertes tarifaires de 84,8 millions

La recommandation de la STO est survenue quelques minutes avant d'annoncer des pertes de revenus tarifaires de 12,3 millions pour l’année 2023. Les pertes cumulatives depuis 2019 s’élèvent à 84,8 millions.

Le directeur général Patrick Leclerc a souligné que la société de transport a réduit ses dépenses de fonctionnement de 82 millions durant la même période.

Avec les informations de Patrick Foucault

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