COMMENT PIRELLI ENTEND RéGLER LA SURCHAUFFE DES PNEUS F1 EN 2025

Malgré une réglementation technique qui était destinée à éviter les problèmes rencontrés avec la génération précédente de voitures, à savoir la difficulté à suivre de près une autre F1 à cause de ses turbulences et de leur effet sur la masse d'air, la maîtrise de plus en plus importante des règles par les écuries leur a permis d'augmenter l'appui généré par les surfaces exposées et de mieux manipuler le flux d'air afin d'améliorer leurs performances.

En piste, si des progrès avaient été notés en 2022, il est aujourd'hui de plus en plus difficile pour un pilote d'en suivre un autre car, pour ce faire, il faut alors solliciter un peu plus les pneus dans des conditions d'adhérence réduites et ils ont donc tendance à surchauffer. Cela apparaît comme un facteur dans le constat de dépassements de plus en plus difficiles et dans les écarts qui se creusent rapidement entre les voitures en course, puisque les pilotes doivent quitter le sillage des autres monoplaces pour mieux gérer la température de leurs gommes.

Bien conscient de ce phénomène qui n'est pas nouveau, Pirelli a mené des analyses durant l'hiver afin de mieux comprendre la surchauffe de ses produits et, ainsi, la meilleure manière de la réduire. Des tests se sont déjà tenus avec les nouveaux pneus au design revu à Barcelone et à Jerez, et une prochaine session aura lieu sur le circuit de Suzuka après le GP du mois prochain.

S'exprimant pour Motorsport.com concernant les améliorations prévues, le responsable compétition de Pirelli, Mario Isola, a indiqué que le manufacturier italien se focalisait actuellement sur une nouvelle structure. Une fois celle-ci finalisée, le dossier suivant sera celui de la gamme de composés qui seront mis à disposition, afin de compléter au mieux l'évolution structurelle.

Mario Isola, directeur compétition de Pirelli

Photo de: Simon Galloway / Motorsport Images

"Pour l'instant, nous nous concentrons sur la structure avec un niveau d'intégrité plus élevé", a-t-il déclaré. "Elle sera plus robuste, avec de nouveaux matériaux. Nous testons les nouveaux matériaux pour éviter d'augmenter le poids, car l'objectif est de conserver le même poids. Le prochain test aura lieu à Suzuka, où nous utiliserons certains de ces nouveaux composés."

"Nous avions également une autre idée que nous avons testée à Barcelone et à Jerez concernant la bande de roulement, qui nous a également donné une bonne indication sur la réduction de la surchauffe, car elle était plus constante. La nouvelle structure pourrait contribuer à réduire la surchauffe en améliorant l'empreinte [du pneu] et en répartissant mieux la pression et la température."

En parallèle de ce travail pratique mené pour développer les prochains pneus F1, Isola a expliqué que les analyses se poursuivaient afin de comprendre les raisons qui ont remis en exergue le rôle de la surchauffe des pneus dans la dégradation des conditions de course dans cette ère de monoplaces à effet de sol.

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"Nous avons lancé les pneus 18 pouces en 2022 et le commentaire général [des pilotes] était alors : 'Nous pouvons nous suivre, il n'y a pas de problème parce que nous conservons de l'appui, et nous n'avons pas de surchauffe ou très peu par rapport aux pneus 13 pouces'. Mais ensuite, petit à petit, sans changer complètement la structure des composés, les commentaires ont davantage porté sur la surchauffe, et sur la façon dont la surchauffe augmente."

"Ce que j'ai dit aux équipes, c'est qu'elles doivent nous aider à comprendre exactement ce qui se passe, et c'est ensuite à nous de développer un composé qui soit moins sensible à la surchauffe. Nous devons comprendre si la surchauffe provient de la performance supplémentaire, ce qui solliciterait davantage le pneu, ou si c'est le nouveau package aéro qui provoque cette perte d'appui quand le pilote est dans le sillage [d'une autre voiture]."

Avec Jonathan Noble

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